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Les eaux du Sénégal étaient parmi les plus poissonneuses au monde, mais aujourd’hui les pêcheurs locaux font face à une raréfaction du poisson et à la réduction de leurs espaces de pêche du fait de la surexploitation des ressources maritimes. Cette surexploitation se manifeste à différentes échelles.
Il existe tout d’abord une forme de surpêche locale. Dans les années 1970, le Sénégal a connu de grandes sécheresses qui ont poussé un grand nombre de petit.es agriculteur.es à quitter l’intérieur des terres pour rejoindre le littoral et à se tourner vers la pêche artisanale. Cet exode rural, déjà lié aux manifestations du changement climatique, a eu pour conséquence d’accroître le nombre de personnes vivant de la pêche. Avec la motorisation progressive des pirogues et l’améliroation des équipements, la pêche artisanale s’est transformée en pêche semi-industrielle, causant une pression de plus en plus importante
sur les ressources halieutiques.
Outre cette exploitation locale des ressources, il existe une surpêche d’origine étrangère.

Depuis le début des années 2000, les côtes poissonneuses de Saint-Louis sont devenues un lieu de prédilection des grands chalutiers européens et asiatiques. En partie illégales et en partie régulées par des accords de pêche, leurs prises, destinées à nourrir les circuits internationaux et à remplir nos assiettes, sont considérables.

Par ailleurs, une plateforme offshore d’exploitation gazière, co-exploitée par British Petroleum (BP) et l’Etat sénégalais, a récemment été construite à Djamena, un récif connu pour sa grande concentration de poissons. L’accès y est désormais interdit et placé sous haute surveillance impactant ainsi directement la pêche locale.

A ces difficultés s’ajoutent des réglementations envirommentales qui pèsent sur le travail des pêcheurs, et que ceux-ci ont du mal à respecter dans un contexte de concurrence déloyale avec la pêche industrielle étrangère.
Baye Diallo, secrétaire national du syndicat des acteurs de la pêche artisanale, explique comment cette situation expose les populations de la Langue de Barbarie à la précarité et comment elles y répondent : en suivant les poissons jusque dans les eaux de la Mauritanie; en rentabilisant les coûts de leurs pirogues dans la migration illégale vers l’Espagne; ou encore en dénonçant les pratiques d’octroi des licences de pêche aux pays étrangers par l’Etat sénégalais.

Texte : Pr. Marion Fresia et Dre Alice Sala

Date
7 mai 2025
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GÁDDAAY — Ami Faye — “J’avais une maison. J’étais autonome.” Previous project